Comment détecter et traiter la moisissure sur le cannabis

Avis de non-responsabilité: ce contenu est destiné à des fins éducatives ainsi qu'aux personnes légalement autorisées à cultiver du cannabis. Les lois et réglementations concernant la culture du cannabis diffèrent d'un pays à l'autre. Nous vous conseillons donc vivement de vérifier vos lois et réglementations locales avant d'envisager de cultiver vous-même du cannabis.
La moisissure peut être produite par certaines types de champignons. La moisissure du cannabis peut se former sur les plantes lors de leur croissance ou sur les têtes humides stockées. Les dégâts sont dévastateurs car les têtes deviennent de la bouillie. Techniquement, la moisissure est considérée comme faisant partie de la famille des microbes. Une fois la moisissure installée, il peut être difficile de s'en débarrasser, mais il existe plusieurs solutions. Le cultivateur de cannabis expérimenté a tendance à considérer la prévention comme étant le meilleur traitement.
Principales causes et conséquences de la moisissure
Les moisissures jouent un rôle essentiel dans la nature. Elles sécrètent des enzymes très efficaces qui biodégradent et recyclent la matière organique. Les moisissures apparaissent également là où elle n’est pas souhaitable, comme par exemple, sur les aliments que nous stockons. Le salage, le décapage, la mise en bouteille, la congélation, le séchage, etc. sont autant de stratégies utilisées pour ralentir la progression des moisissures.
La moisissure a besoin d’humidité pour survivre et se développer. L'air stagnant dans les tentes de culture mal ventilées, associé à des conditions chaudes, offre un environnement idéal pour la propagation de la moisissure.
La moisissure est généralement observée lors de la floraison, lorsque les têtes gonflent, ou dans les pots si les têtes n'ont pas été correctement séchées et traitées. La moisissure peut également frapper les plants de cannabis en extérieur et sous serre si les génétiques ne sont pas suffisamment résistantes aux conditions de culture.
Si une épidémie de moisissure touche votre plante de cannabis lors de la floraison, vous devrez agir rapidement pour éviter de perdre toute la plante/culture, qu'il s'agisse d'une culture en intérieur ou en extérieur.
Quels sont les types de moisissures qui affectent les plantes de cannabis ?
Plusieurs types de moisissures peuvent poser des problèmes aux cultivateurs de cannabis. Certaines d'entre elles, comme le botrytis, provoquent des problèmes relativement bien connus. D'autres, comme l'oïdium blanc, peuvent provenir de plusieurs types de moisissures. Elles ont toutes ont besoin d'humidité pour se développer et, si elles sont détectées à temps, vous aurez de bonnes options pour sauver votre culture.
Botrytis
Le Botrytis, ou moisissure grise, est l'un des problèmes de moisissure les plus courants sur le cannabis. Elle peut frapper des plantes saines, mais elle infeste surtout les zones endommagées de la plante - par exemple les endroits où les feuilles/branches ont été enlevées, ou les tiges pliées, comme par exemple, avec le super cropping du cannabis (en anglais). Le Botrytis propage ses spores par voie aérienne, ce qui signifie qu'il constitue presque toujours une menace potentielle.
Symptômes :
• De petits points noirs sur les parties infectées des plantes sont le premier signe d'une infection par le botrytis.
• Surveillez les tâches de moisissure grise qui se répandent rapidement sur les feuilles et les têtes.
• Au fur et à mesure que la moisissure du cannabis se propage, l'extrémité des feuilles peut présenter une décoloration brune/jaune.
• Au fur et à mesure que le botrytis se propage, les feuilles et les fleurs subissent des dommages catastrophiques. Les têtes riches en THC se transforment en une bouillie visqueuse et nauséabonde.
• Les environnements chauds, humides et stagnants (à l'intérieur ou à l'extérieur) offrent des conditions idéales pour la propagation du botrytis. Mais le botrytis se propage également dans des conditions plus fraîches, comme au printemps et à l'automne (qui présente souvent le plus grand risque en raison des fortes précipitations).
Remèdes et conseils :
• Il est indispensable d'enlever et d'éliminer les parties infectées des plantes. Ne laissez jamais de déchets végétaux dans votre chambre de culture (enterrez, mettez en poubelle ou brûlez les déchets infectés par le botrytis). Essayez toujours de maintenir le meilleur niveau de propreté. Il est recommandé de nettoyer et d'aspirer régulièrement les tentes/espaces de culture intérieurs, ainsi que de les nettoyer, de les essuyer et de les désinfecter (par exemple avec de l'eau oxygénée diluée) entre chaque culture.
• Si vous voyez une partie de la plante infectée, essayez de l'enlever. Si vous utilisez des ciseaux, stérilisez-les toujours après usage, en particulier sur une plante de cannabis infectée par le botrytis.
• Achetez un humidimètre et surveillez attentivement l'humidité de votre chambre de culture (en anglais). Veillez tout particulièrement à maintenir un faible taux d'humidité relative (RH) pendant la floraison, en visant un taux de 40-45% ou moins. L'utilisation d'un déshumidificateur de chambre de culture est une approche utilisée par de nombreux cultivateurs de cannabis exigeants. Dans certaines situations, les déshumidificateurs combinés à la climatisation sont le seul moyen pour les cultivateurs de cannabis en intérieur de maintenir de bonnes conditions de culture pendant les périodes de chaleur/d'humidité estivales.
• Utilisez un (ou deux) ventilateur(s) de chambre de culture pour éviter les poches d'air stagnant, en particulier sous la canopée supérieure.
Oïdium blanc
Il existe en réalité plusieurs types de moisissures de cannabis qui peuvent produire des effets d'oïdium, mais toutes ont tendance à être appelées oïdium blanc. Si vous voyez des feuilles qui ont l'air d'être recouvertes d'une petite quantité de poudre blanche, vous avez probablement une infection d'oïdium blanc.
Symptômes :
• Les zones affectées par l'oïdium blanc dégradent le fonctionnement des feuilles. Les feuilles inférieures sont généralement les premières touchées, mais l'oïdium peut endommager toutes les surfaces de la plante au-dessus de la terre et il se propage rapidement par voie aérienne une fois qu'il est établi. Les cultivateurs de cannabis sous serre sont particulièrement exposés au risque d'oïdium.
Remèdes et conseils :
• Les parties des plantes touchées peuvent être nettoyées avec un chiffon humide et surveillées de très près. Les zones gravement touchées peuvent être enlevées avec précaution et brûlées/enfouies - toujours retirer le matériel infecté de la chambre de culture/serre. Les méthodes non conventionnelles les plus efficaces pour lutter contre l'oïdium consistent à pulvériser du lait, du bicarbonate de potassium dilué, du souffre naturel, des sels métalliques et des huiles telles que l'huile de neem. Divers fongicides chimiques sont disponibles, mais ils ne sont utilisés que par les cultivateurs de cannabis les moins scrupuleux. La principale préoccupation liée à l'utilisation de fongicides est, bien évidemment, l’innocuité potentielle lorsque les têtes sont ensuite vaporisées, fumées dans un joint ou mangées.
• Mais mieux vaut prévenir que guérir. Veillez à avoir une bonne circulation de l'air autour de vos plantes, utilisez des ventilateurs à pince pour éliminer les poches d'air stagnant et utilisez un ventilateur d'extraction de taille appropriée dans votre espace de culture. Plus d'espace entre vos plantes et l'utilisation d'un déshumidificateur dans votre chambre de culture peuvent aider.
• Les cultivateurs de cannabis en extérieur pourront essayer de disposer leur plantation de manière moins dense et cultiver en plein soleil, en éliminant les sources d'ombre.
Pourriture de la racine
La pourriture des racines du cannabis peut se produire lorsque les racines sont cultivées dans un environnement pauvre en oxygène ("anoxique"), ce qui les fait pourrir. Le système racinaire du cannabis est essentiel pour une croissance saine en surface. Par conséquent, lorsque la pourriture des racines est établie, la croissance s'arrête. Dans le pire des cas, la pourriture des racines peut dévaster votre plante et vos récoltes.
Symptômes :
• La décoloration des feuilles et le retard de croissance sont les signes révélateurs de la pourriture des racines. Pour les cultivateurs de cannabis moins expérimentés, l'arrosage excessif (et la suralimentation) est l'une des erreurs de débutant les plus courantes.
Remèdes et conseils :
• Il n'existe pas de véritable remède contre le pourrissement des racines. Une fois que la plante est bien établie, votre seule option pour sauver votre culture est de faire des boutures et d'améliorer les conditions pour la culture suivante.
• La pourriture des racines est principalement causée par quelques types de moisissures aquatiques. Il est important de noter que ces types de moisissures ne peuvent pas se développer sans un niveau d'humidité adéquat. Il est donc conseillé d'éviter l'arrosage excessif et d'utiliser des pots de culture très aérés, tels que des airpots ou des sacs de tissus.
• Les cultivateurs de cannabis qui utilisent la culture en hydroponie sont mieux placés que la plupart des autres pour inspecter régulièrement la santé des racines lors des changements de pots/nutriments. Tout signe émergent de pourriture racinaire peut souvent être vu (et peut-être ressentie) un peu plus tôt lors d’une culture en hydroponie que par exemple dans la terre. Souvent, les cultivateurs de cannabis en hydroponie peuvent résoudre la situation en améliorant l'aération (par exemple, en utilisant une pompe à air/pierre à air plus grande), en effectuant un bon nettoyage et en apportant des nutriments frais.
Fumagine
L'une des moisissures les plus déconcertantes sur le plan visuel est la fumagine. Elle a un aspect sombre et fuligineux qui affecte les feuilles mais qui, en cas d'épidémies minimes, ne cause que peu d'autres dommages. Dans le cas du cannabis, la fumagine réduit la capacité de photosynthèse de la feuille. Elle est causée par une croissance fongique sur les déchets sucrés produits par certains insectes, ravageurs et pucerons.
Symptômes :
• Plaques de dépôts ayant un aspect de mucus sur les feuilles et les têtes.
Remèdes et conseils :
• Les feuilles affectées peuvent être nettoyées ou retirées de la chambre de culture.
• Il faut éliminer la cause profonde du problème - les insectes/les ravageurs et les pucerons. L'utilisation d'insectes bénéfiques pour le cannabis et de prédateurs est une manière de traiter le problème.
Comment prévenir les moisissures sur le cannabis ?
Le cultivateur de cannabis avisé et expérimenté accorde une grande attention à l'optimisation des conditions de son espace de culture ainsi qu'à son amélioration régulière. Vous devez au moins surveiller régulièrement la température et l'humidité relative de votre chambre de culture. Un hygromètre est peu coûteux et permet de contrôler ces deux paramètres. L'étape suivante consiste à identifier les points à améliorer et à les mettre en œuvre.
Les cultivateurs de cannabis en intérieur expérimentés sont conscients des variations des conditions environnementales tout au long de l'année. Cela peut signifier que la climatisation et les déshumidificateurs seront envisagés à certaines périodes de l'année ou à différents stades de la croissance. Pour certains cultivateurs de cannabis, cela peut signifier la réussite d’aucune culture si par exemple, des vagues de chaleur sont inévitables.
Le passage d'un système HPS à un système LED n'améliorera pas seulement les taux de THC et la quantité de terpènes, mais il réduira également l'accumulation de chaleur dans votre chambre de culture et permettra des conditions ambiantes plus fraîches, plus proches des températures optimales d'environ 24-25 Celsius (environ 75F).
Certains cultivateurs de cannabis rapportent que les lampes UVA/UVB supplémentaires aident également à contenir les épidémies fongiques et à lutter contre certains types de parasites. Un bon entretien entre les cultures est toujours recommandé. Les serres et les tentes peuvent être nettoyées et essuyées avec, par exemple, des solutions de peroxyde d'hydrogène dilué pour aider la désinfection entre les cultures.
N'oubliez pas que la moisissure du cannabis peut apparaître aussi bien pendant la croissance végétative que pendant la phase de floraison du cannabis. Surveillez votre chambre de culture et essayez d'éviter les conditions propices aux moisissures.
Cultiver des variétés de cannabis résistantes à la moisissure
Les cultivateurs de cannabis en extérieur savent que les meilleures graines de cannabis d'extérieur ont été sélectionnées pour leur croissance robuste en extérieur.
Des variétés de cannabis telles que la Frisian Dew, la Durban Poison, la Shaman et d'autres donneront des performances/récoltes en extérieur bien supérieures à celles de variétés de cannabis moins adaptées à la culture de cannabis en extérieur qui n’auront pas bénéficié d'une sélection particulière. Achetez également vos graines de cannabis avec précaution, en étudiant les différentes options qui s'offrent à vous.
Les meilleures banques de graines de cannabis travaillent dur pour fournir des variétés de cannabis d’excellente qualité, mais de nombreuses banques de graines n'ont aucune idée de la façon dont leurs variétés se comportent dans les conditions de culture réelles.
Assurer un taux d'humidité optimal
En matière de moisissures, mieux vaut prévenir que guérir. Les déshumidificateurs sont peu coûteux et peuvent être d'une aide précieuse pour réduire l'humidité ambiante à des niveaux acceptables. La climatisation a toujours été considérée comme un luxe coûteux dont très peu de cultivateurs de cannabis pouvaient justifier l’utilisation.
Mais avec des canicules estivales qui deviennent de plus en plus courantes, l'air conditionné a rapidement rejoint les nouveaux projecteurs LED en tête de liste des souhaits de nombreux cultivateurs de cannabis en intérieur.
Assurer une ventilation optimale
Assurer votre culture de cannabis en intérieur avec un ventilateur d'extraction sur puissant devrait être l'une des priorités absolues de tous les cultivateurs de cannabis en intérieur. Un ventilateur d'extraction plus puissant aidera à faire circuler les quantités nécessaires d'air frais dans votre chambre de culture et minimisera les difficultés potentielles associées au manque d'air frais. Il est également fortement recommandé d'utiliser des ventilateurs à pince dans les zones moins ventilées de votre culture (par exemple, sous la canopée).
Taillez et inspectez régulièrement vos plantes de cannabis
Certains cultivateurs de cannabis enlèvent régulièrement les branches et les feuilles inférieures, ce qui peut aider à combattre certains types de moisissures du cannabis, comme l'oïdium blanc, et peut également améliorer la circulation de l'air. Il est toujours recommandé d'inspecter régulièrement vos plantes. Les feuilles mortes ou les zones suspectes peuvent être retirées de la chambre de culture et éliminées. Il est toujours préférable de repérer rapidement les problèmes dans votre chambre de culture plutôt que de laisser une infection s'installer, auquel cas les options de traitement pourraient être plus limitées.
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Les cultivateurs de cannabis en extérieur ont moins de contrôle sur leur environnement. Cela signifie que le choix des graines de cannabis d'extérieur devient particulièrement important. Choisissez des variétés de cannabis fiables et ayant fait leurs preuves. Il peut être utile de les cultiver sur des planches surélevées, si possible, en plein soleil.
Veillez à ce que les plantes ne soient pas trop proches les unes des autres. Vous pouvez envisager de couvrir vos plantes d'une bâche pour les protéger des pires intempéries (de fin de saison) et peut-être des pires chaleurs du milieu de l'été.
Les pots de culture portables, même s’ils offrent moins d'espace pour les racines que lorsque les plantes sont enracinées directement dans le sol, permettent au cultivateur de déplacer ses plantes en cas de conditions météorologiques extrêmes. L'utilisation de trichoderma, un champignon bénéfique, peut aider à empêcher la fusariose de s'installer.
Les cultivateurs de cannabis en extérieur qui rencontrent des problèmes de moisissures en fin de saison lorsqu'ils cultivent des graines de cannabis féminisées peuvent envisager d'utiliser des graines de cannabis à autofloraison. Celles-ci mûrissent beaucoup plus tôt dans la saison et peuvent être une alternative plus viable pour certains cultivateurs de cannabis.
La moisissure du cannabis peut également affecter vos têtes sèches !
Si vous mettez des têtes humides dans vos bocaux, vous augmentez les chances que la moisissure les attaque. Dans le pire des cas, les têtes seront abîmées par une moisissure ayant une odeur d'ammoniaque. Veillez toujours à ce que les têtes soient bien sèches avant de les mettre en bocal !
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Il convient également de préciser que la moisissure est un problème relativement rare pour les cultivateurs de cannabis qui disposent d'une chambre de culture bien contrôlée, avec une bonne ventilation, de bons niveaux d'humidité, une bonne extraction et une bonne circulation de l'air. Faites une bonne installation de votre chambre de culture, comprenez comment les conditions varient au cours de l'année et faites de votre mieux pour les optimiser. Le temps employé vous sera très utile !
Peut-on fumer des têtes de cannabis qui ont moisi ?
En désespoir de cause, certains cultivateurs de cannabis essaient de faire sécher au soleil les têtes moisies qu'ils ont pu trouver dans leurs pots. Mais peuvent-ils être utilisés sans danger ? La plupart des cultivateurs de cannabis éviteraient ces têtes par crainte des dangers potentiels pour la santé et les poumons qui pourraient provenir des moisissures et des spores.